Musée Solomon R. Guggenheim de Franck Lloyd Wright

L’avantage, avec les génies, c’est que leurs créations étant géniales, ils sont assez facile à repérer. Je pense que Frank Lloyd Wright (1867 – 1959) était génial. En tout cas, son musée Guggenheim de New York l’est. On a du mal à penser, en le voyant que ce bâtiment a plus de cinquante ans. Mais comme il fait parti des icônes de la « grosse pomme », il est désormais intemporel et traversera sans doute encore beaucoup de décennies sans prendre une ride.

Il est assez facile de voir, maintenant, en quoi ce bâtiment ouvert en 1959 était armé pour échapper au temps et peut-être le génie de Franck Lloyd Wright se manifeste-t-il d’abord ainsi à nos yeux : ses créations ne sont pas de leur temps. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le Guggenheim de N. Y.

Certes, il est rond – c’est ce qui lui donne son ticket d’entrée sur ce carnet –  et l’on sait pour le voir dans de nombreux exemples compilés ici, l’extraordinaire appétit de l’architecture des années soixante pour cette figure géométrique. Mais contrairement à bien d’autres bâtiments de ces années là, donnant l’impression que leurs concepteurs se sont astreint, avec des fortunes diverses, à faire entrer la finalité dans la forme, on a ici le sentiment inverse. Le Guggenheim de Franck Lloyd Wright est rond, parce que l’idée d’une déambulation douce le long d’une rampe hélicoïdale imposait cette forme. L’usage imposant la forme : voilà jetée le fondement même du design.

Le génie se laisse voir juste après, quand on réalise que ce musée n’est pas « bêtement » rond. Sa galerie est posée sur un solide parallélépipède, elle est évasée vers le haut en tronc de cône – une figure rarissime en architecture – et les vues intérieures ne laissent aucun doute : certaines renflement de la galerie rompent de magnifique façon ce que les lignes intérieures pourraient sinon avoir de monotone. C’est-à-dire qu’ayant établi les règles totalement nouvelles qui allaient présider à sa création, notre génie les suit en même temps qu’il les transcende. Non, vraiment, du très grand art. J’ajoute ce musée à ma liste des 7 merveilles du monde.

Contrairement à ce qu’on peut lire ça et là, comme quoi l’architecte n’aurait pas pu voir son musée puisqu’il est mort avant l’inauguration, cette photo atteste qu’il devait déjà en avoir une bonne idée.

T’as remarqué ? Selon les époques, les bâtiment autour changent, mais le musée reste.